Samedi 25 juin 2022 -Le réveil de l’ange
Lieder romantiques allemands
Anne-Gaëlle Chanon à l’orgue et la Mezzo-Soprano Marion Lebègue.
Marion LEBÈGUE
Née en 1984, Marion Lebègue est une mezzo soprano.
Elle étudie la clarinette et la musicologie puis elle se consacre à l’étude du chant et obtient son DEM (diplôme d’études musicales) d’art lyrique à l’unanimité au Conservatoire de Boulogne Billancourt.
Elle se perfectionne alors auprès d’Esla Maurus, Jean-Philippe Lafont et Barbara Morihien puis auprès de Dietrich Henschel pour le lied et la mélodie.
Depuis 2012, elle est couronnée de succès lors des compétitions internationales.
En 2012, elle remporte le 1er prix du Jury au Concours international de chant de Mâcon puis le 2eprix du jury au Concours international de chant des Châteaux en Médoc. Elle obtient également le Prix du Paris’Opera Competition et du Théâtre du Bolchoï.
En 2013, elle gagne le 2e prix du jury au Concours de Chant de Béziers.
En 2014, lors de la finale du 50e Concours international de Chant de la Ville de Toulouse, le jury présidé par Teresa Berganza lui décerne son premier Grand Prix. Elle se distingue également en remportant tous les prix lors du Concours de chant de Marmande (Grand prix opéra, 1er prix de mélodie, prix du Public et prix spécial franco-québécois).
Elle a déjà interprété de nombreux rôles. Lors de la saison 2012-2013, elle chante le rôle de la Zweite Dame dans Die Zauberflöte de Mozart à l’Opéra-Théâtre de Metz, puis celui de Cléopâtre dans La Mort de Cléopâtre de Berlioz, l'alto solo dans La Petite Messe Solennelle de Rossini puis dans la Cantate BWV 170 de Bach et le Requiem de Mozart.
En 2014, elle chante l’alto solo de Roméo et Juliette de Berlioz, le rôle de Pipetto à l'Opéra de Metz dans la production de Viva la Mamma de Donizetti. Elle interprète Les Nuits d’Etéet La Mort de Cléopâtre de Berlioz avec l’Orchestre de Nevers en juin 2014. Elle a également donné un récital à l'Opéra Grand Avignon.
Cette saison, elle a programmé Orphée de Gluck, un récital au Théâtre du Bolchoï (airs d'opéra français du XIXe siècle) et alto solo dans le Stabat Mater de Rossini à l'Auditorium de Lyon.
Marion Lebègue se révèle très émouvante.
Elle remporte l’adhésion grâce à sa voix chaude, à son articulation exemplaire et à son chant qui allie élégance et force dramatique.
Marion Lebègue a remporté le premier prix des Concours internationaux de chant de Toulouse et de Marmande 2014 et le troisième prix d’opéra de l’ARD International Music Competition 2015 à Munich.
Elle interprète les rôles de la Deuxième Dame (La Flûte enchantée), Carmen et Mercédès (Carmen), la Muse, la Mère et Nicklausse (Les Contes d’Hoffmann), Emilia (Otello de Verdi), Orphée (Orphée et Eurydice de Gluck), Hélène de Troie (La Belle Hélène), Regina (La Princesse de Trébizonde d’Offenbach).
Elle fait ses débuts à l’Opéra national de Paris en 2016 dans Le Trouvère (Inès) puis chante la Frugola dans Il Tabarro, la Zia Principessa dans Suor Angelica et Zita dans Gianni Schicchi à l’Opéra Théâtre de Metz, Fekloucha (Katia Kabanova) à Avignon, Smeton (Anna Bolena) à Marseille et Bordeaux, Rosette (Manon) à Monte-Carlo, Mercédès (Carmen) à Nice, au Théâtre du Capitole de Toulouse et au Festival de Bregenz, Alisa (Lucia di Lammermoor) à Toulouse, Mercedes (Carmen), Suzuki (Madame Butterfly) à Limoges et Rouen, le rôle-titre de La Nonne sanglante de Gounod à l’Opéra Comique, Rosine dans Un Barbier (adaptation pour jeune public) à Toulon et à Reims, Dorabella (Così fan tutte) à Saint-Etienne, Rosette (Manon) à l’Opéra-Comique et à l’Opéra national de Bordeaux, le rôle-titre de Madame Favart à l’Opéra-Comique, Annina (La Traviata) et Berta (Le Barbier de Séville) à l’Opéra national de Paris. Elle a chanté en 2014 la partie d’alto solo de Roméo et Juliette de Berlioz avec l’Orchestre national de Lyon (enregistrement Naïve).
Elle a également interprété en concert Shéhérazade de Ravel, Les Nuits d’été, La Mort de Cléopâtre et les rôles de Didon et Cassandre dans Les Troyens de Berlioz sous la direction de Mathieu Romano, un récital à l’Opéra-Comique autour de Gounod et Massenet sous la direction de Clément Mao-Tacaks et la partie d’alto dans Le Chant de la Terre de Mahler à la Philharmonie de Paris. Au cours de la saison 2020-2021, elle chante Jezibaba (Rusalka) à Limoges, Paulina (La Dame de pique) à Marseille, Hermione (Andromaque de Grétry) à Saint-Etienne, Dorabella à Toulon.
Anne Gaëlle CHANON
Anne-Gaëlle Chanon est diplômée avec les plus hautes distinctions dans les classes d’orgue de Jean Boyer et de Liesbeth Schlumberger au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, et de Lorenzo Ghielmi à l’Accademia internazionale della musica antica de Milan.
Elle attire l’attention internationale en 2005 en remportant le prestigieux 1er Prix Xavier Darasse de Toulouse, puis en 2007 le 3ème Prix Paul Hofhaimer d’Innsbruck. Depuis lors, elle est invitée à se produire en récital au Japon, en Costa Rica et sur les plus beaux instruments historiques et récents d’Europe : Martinikerk de Groningen, Sint Laurenskerk d’Alkmaar, Notre-Dame de Paris, Auditorium de Radio France, Radio Kulturhaus de Vienne, San Simpliciano de Milan, Stiftskirche de Stuttgart, Cathédrale de Mallorca…
Elle joue en soliste avec l’Orchestre de Picardie, l’Orchestre National de France, l’ensemble Doulce Mémoire, ainsi que le Chœur de chambre Exprîme. Par ailleurs, elle collabore avec le comédien Alain Carré, la mezzo-soprano Marion Lebègue, la hautboïste Mathilde Rampelberg et le trompettiste Guy Touvron.
Interprète particulièrement appréciée des compositeurs d’aujourd’hui tels que Bernard Foccroulle, Nicolas Frize, Gilbert Amy, Thierry Escaich et Jean-Charles Gandrille, elle est dédicataire d’œuvres de Pierre Farago (Borée), Guy Olivier Ferla (Ad Litteram) et Pieter-Jelle de Boer (Danses concertantes, pour orgue, cuivres et percussions).
Anne-Gaëlle Chanon a été organiste à la Primatiale Saint-Jean de Lyon, à l’église Sant’Alessandro de Milan et à l’Eglise réformée du Marais à Paris.
Elle enseigne actuellement l’orgue au Conservatoire de Musique et Théâtre de Saint-Quentin. Avec les partenaires locaux, elle développe un vaste travail de médiation culturelle, notamment auprès des jeunes enfants pour qui elle introduit en France un surpédalier avec le facteur d'orgues Quentin Requier en 2018. Depuis 2021, elle est membre de la cinquième section de la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture.
Connaisseuse passionnée de la musique française ancienne, Anne-Gaëlle Chanon est l’auteur d’un mémoire de recherche consacré au compositeur Jehan Titelouze. En avril 2021 paraît une anthologie didactique de la musique baroque française éditée par le Centre de Musique Baroque de Versailles pour laquelle elle apporte sa contribution.
https://www.annegaellechanon.fr
Au programme
Richard Wagner (1813-1883)
- Prélude de Tristan und Isolde, version transcrite pour orgue par Pieter-Jelle de Boer
- Wesendonck Lieder :
- Der Engel
- Stehe still
- Im Treibhaus
- Schmerzen
- Traüme
Version transcrite pour mezzo-soprano et orgue par Pieter-Jelle de Boer, commande de Radio-France
- Max Reger (1873-1916) Benedictus
- Gustav Mahler (1860-1911) Extrait de Des Knaben Wunderhorn / la 4ème Symphonie
Das himmlische Leben
- Version transcrite pour mezzo-soprano et orgue par Pieter-Jelle de Boer
- Max Reger (1873-1916) Fantaisie et fugue sur Wachet auf, ruft uns die Stimme op.52 n°2, pour orgue
Ce programme de Lieder romantiques allemands est donné ici dans des versions inédites pour mezzo-soprano et orgue de Pieter-Jelle de Boer.
L’orgue, instrument-orchestre aux infinies nuances et couleurs souligne les figuralismes des poèmes. Les Wesendonck Lieder sont composés en 1857-1858 dans un exceptionnel moment d’effervescence créative, de recherche musicale et culturelle, et de passion amoureuse.
Richard Wagner vient de terminer la Walkyrie dont le premier acte est empreint d’un climat de jeunesse, d’enthousiasme amoureux que n’oublieront pas ces Lieder. Il met ici en musique les très beaux textes de Mathilde Wesendonck, son amour impossible, créant ainsi plusieurs ébauches pour Tristan und Isolde. C’est dans l’univers de contes et légendes de Des Knaben Wunderhorn, recueil de poésies populaires compilé et réécrit par Achim von Arnim et Clemens Brentano, que Gustav Mahler trouvera sa plus grande inspiration créatrice.
Plusieurs Lieder de son propre cycle seront inclus plus tard dans ses Symphonies. La candide et fraîche jubilation céleste Das himmlische Leben clôturera dans une nouvelle orchestration la Quatrième Symphonie. Max Reger, auteur et orchestrateur lui-même de nombreux Lieder, rejoint Mahler et Wagner par son langage très orchestral et harmoniquement novateur. Avec sa fantaisie sur Wachet auf, il renoue avec la tradition luthérienne et les plus belles œuvres de J.S. Bach, offrant grâce à cette poétique et magistrale fresque l’une de ses œuvres les plus réussies.
« Dans les premiers jours de l’enfance
J’ai souvent entendu dire des anges
Qu’ils échangeaient les sublimes joies du ciel
Pour le soleil de la terre »
(Mathilde Wesendonck, L’Ange)